Mujeres
Un samedi soir, spectacle de flamenco clôturant la semaine dédiée à cet art au théâtre de Nîmes.
Salle pleine à craquer ; j’ai eu des strapontins malgré mon abonnement.
"Mujeres": Trois femmes, trois générations, trois manières d’appréhender cette danse. Un spectacle époustouflant d’énergie concentrée, diversifié dans l’approche du flamenco. Chacune présente un solo entrecoupé de morceaux en duo. Le chant et l’accompagnement musical est ‘live’ et particulièrement excellent.
Merche Esmeralda est la plus classique, celle qui nous montre une danse issue du ‘puro’ et qui y reste malgré quelques fulgurances exotiques dans le maniement du châle. Une autre particularité elle est grande, bien plus que ses collègues. C’est elle aussi, qui a eu l’idée de ce spectacle, et qui en a fait une première version avec d’autres danseuses il y a quelques années.
Belén Maya est une danseuse magnifique, superbe lorsqu’elle dresse ou courbe son corps au son des ‘palmas’ et de la voix d’une chanteuse-ogresse.
Mais il y a Rocio Molina. J’ai eu l’occasion de la découvrir l’année dernière et j’ai été époustouflée. Et là encore je le suis.
Elle est plutôt petite, un corps totalement dessiné par les heures d’entrainement. La souplesse, la force, la grâce. Incandescente et porteuse d’un charme hors du commun. Elle mêle au flamenco des postures, des mouvements issus de la danse contemporaine. Un duo avec Belen où je reconnais du Pina Bausch. Tout en finesse et créativité. Magique.
Son solo est faramineux : robe noire avec des fils argent qui coulent telle une rivière en son dos. Danse extatique. Revigorant de générosité.
Donnez et vous recevrez. Elles ont reçu une ovation sans précédent.