Invitation au voyage?....
Je rêvais d’entendre ‘in vivo’ Brigitte Engerer.
J’ai quelques cd d’elle et j’aime bien écouter le 'son' produit par ses mains. Malheureusement ma culture du classique ne me permet guère d’entrer dans les détails d’un jeu musical. Je suis et resterai une écouteuse d’émotions, sans plus.
Elle entre, sobrement habillée d’un long manteau prune et de ses incontournables foulards sur tête. Elle est accompagnée par Henri Demarquette, violoncelle et chose plus ‘rare’ d’une tourneuse de pages. Cela m’a fait sourire car quelques jours auparavant je venais de visionner le film de D. Dercout et son ambiance perturbante.
Elle a imaginé ce disque (et programme) lorsque rongée par un cancer elle souhaite travailler sur la mémoire et le passé. Demarquette, son ami et complice viendra jouer avec elle, soutenant cette femme atteinte dans son corps ; on raconte qu’à l’Institut Curie elle a trouvé un piano sur lequel elle pouvait continuer à travailler ses duos avec le violoncelliste pendant son traitement.
Le thème de la « nostalgie » est le fil conducteur du programme : Franz Schubert, Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns, Maurice Ravel et Claude Debussy.
Les trois premiers morceaux sont joués d’une manière pudique, sans doute délicate ; le jeu devient plus brûlant avec Ravel et Debussy mais je suis restée sur ma faim.
Un peu déçue que cette femme, que je devine volontaire, ne nous ait pas offert un peu de fougue, un peu d’elle. Tout cela m’a semblé mécanique et dépourvu d’émotion.
Je garde un souvenir plus ‘mordant’ du violoncelle......