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Falbalas et coquetteries
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29 avril 2007

Monde parallèle

maywadenki

Nîmes a une scène artistique qui ‘bouge’, vraiment. Pour ceux qui s’en donnent la peine on peut sortir et voir des choses de qualité. Cette année le théâtre (avec la ville)  a organisé une semaine consacrée au Japon: 'L'expérience japonaise'.

J’ai choisi d’aller voir un spectacle de cette série 'Mechatronica'.

Maywa Denki était une PME japonaise, réelle, produisant des composants électriques;  elle subit la dépression et ferma ses portes en 1979. En 1993 les deux fils du créateur lui ont redonné vie en lui donnant une orientation artistique: Maywa Denki, est aujourd’hui un collectif d’artistes, qui utilise pour vendre ses produits toutes sortes de stratégies d’entreprise : expositions, concerts, performances, produits dérivés, vidéos, livres, jouets, appareils électriques… Peu connus en Europe ils sont, parait-il, incontournables sur la scène artistique japonaise, un véritable phénomène.

Le ‘collectif’ réalise un travail artisanal minutieux autour des instruments musicaux (objets uniques) et des objets d’art, il organise aussi des ‘concerts’ ahurissants et déjantés.

Les prestations de Maywa Denki sont menées en bleu de travail (Agnès B.) par son ‘président’ Nobumichi Tosa, le comptable et quelques assistants; elles sont considérées comme des ‘démonstrations’ des instruments fabriqués. Ils utilisent le vocabulaire et l’imagerie de l’entreprise (parodie) pour diffuser leur travail.

La musique passe du rock japonais à l’électro pop avec guitares qui jouent toutes seules, des boites à rythmes en forme de carpe, des paires de chaussures télécommandées pour faire des claquettes, klaxons montés en saxophone, robots chanteurs aux poumons de papier, des fleurs chantantes. Ce sont des automates de résine et d’aluminium qui ne servent à rien, des machines irrésistibles et capricieuses qui n’existent que pour elles-mêmes et qui carburent aux 100.000 volts. Les instruments fonctionnent en partie avec des électro-aimants et produisent des sons par battements et martèlements.

Ce spectacle révèle la perte de substance de la musique actuelle (téléchargement), qu’on stocke dans des bases de données, qu’on peut remixer et surtout qui ne s’écoute plus qu’à travers des haut-parleurs.

Mélangeant vraie réflexion sur la société, sens de l’ironie, distanciation face à l’industrialisation de notre société, ce spectacle loufoque, absurde, est sans aucun doute une des choses les plus créatives qu’il m’a été donné à voir depuis deux ans.

La vaine beauté mécanique…

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Commentaires
F
Oui, il a aussi presenté ces petits 'jouets' lors du spectacle et ils étaient en vente dans le lobby du théâtre: 15/ 17 euros les miniatures....quand même!
X
Je m'apercois que je connais le sire et son collectif car il produit aussi des petits personnages en plastique animés et sonores que j'ai vu dans des boutiques de manga : http://www.unicahome.com/p17056/knockman-wind-up-figures-by-maywa-denki.html<br /> (sauf que dans la boutique elles coutaient 4 fois le prix affiché sur ce site)
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