Un réalisateur dans la ville: Chabrol / 2
Robe noire Zara, tissu fluide.
Travail de découpes devant, l’astuce d’une ouverture qu’on peut accentuer à l’envie.
Drapé sur les hanches avec une boucle dorée et jupe légèrement plongeante.
Soutien-gorge noir avec un papillon en broderie appliquée ; quelques strass pour le ‘coup d’œil’.
Sandales à hauts talons en ton mordoré.
Quelques bracelets. Cheveux mousseux.
Voilà !!
Un peu de vent, il fait presque froid. Je me colle à Lui, malgré un pull en coton…
‘La Cérémonie’, adaptation d’un livre de Ruth Rendell. J’ai vu ce film à sa sortie, puis, plusieurs fois à la télévision et enfin là, à l’air libre, aux Jardins de la Fontaine. A chaque fois les impressions sont différentes, on connait l’intrigue, mais on s’appesantit de plus en plus sur les détails et je crois que lorsqu’un film est intrinsèquement bon, il reste excellent malgré le vieillissement de certaines attitudes, de certains artefacts…donc, encore aujourd’hui du plaisir intact.
Une bourgeoise de province (merveilleuse Jacqueline Bisset) engage une ‘bonne’ (Sandrine Bonnaire, un mot : géniale !) pour tenir sa maison. Sophie est complètement à sa tâche, mutique et efficace. Des moments suspendus, on sent un malaise dans ses silences, un mystère. Le bizarre s’installe de manière constante. Elle fait la connaissance de la jeune postière (Isabelle Huppert), fille roublarde et désinvolte ; les extrêmes s’attirent, se jouent de leurs secrets mutuels, elles s’allient contre l’humiliation, contre le mépris. Dans ce film, Chabrol brosse un portrait sans équivoque de deux sociétés qui s’affrontent et se regardent sans pouvoir communiquer : la bourgeoisie et la classe ouvrière. Il propose ‘la cérémonie’ finale comme conclusion à l’impossibilité de dialogue, à l’incapacité d’échange et l’on ne peut s’empêcher de croire que bien de drames réels correspondent trait pour trait à son hypothèse.
Lutte de ‘classes’, jalousie du manque, l’ignorance (analphabétisme), concupiscence…le drame de la différence, le drame de l’envie.
La tuerie comme une évidence, la mort comme accident.